
Président du MR, omniprésent sur les plateaux télé, Georges-Louis Bouchez n’hésite jamais à donner son avis, quitte à provoquer. Mais quand il s’agit de condamner une pratique aussi archaïque que les lâchers de faisans et de canards à seule fin d’être abattus pour le loisir, c’est silence radio. Pourtant, la Flandre l’a interdit depuis plus de dix ans. Que pense Liloo, son chien adoré, de tout cela ?
Le MR assume son soutien aux lâchers de gibier pour la chasse
En juin et début juillet, l’association Animals Protect a interpellé officiellement le président du MR et son parti au sujet des lâchers de faisans et de canards colverts en Wallonie. Ces pratiques, qui consistent à relâcher artificiellement des animaux élevés en cage pour les tirer à bout portant, sont dénoncées par de nombreux citoyens comme cruelles et contraires à l’éthique.
Le MR a répondu par courriel. Dans sa réponse, le parti assume clairement sa position pro-chasse, favorable à ces lâchers, arguant de leur importance pour « les traditions » et « l’économie rurale ». Aucune remise en question. Aucune mention du bien-être animal.
Mais le président du MR, Georges-Louis Bouchez, pourtant omniprésent sur tous les sujets d’actualité, n’a pas daigné répondre. Ni en public, ni en privé.
Pire encore, GLB semble totalement sourd aux appels des citoyens. La pétition dénonçant les lâchers de faisans et de canards colverts à Lasne a déjà recueilli plus de 30.650 signatures, témoignant d’un large rejet populaire de ces pratiques cruelles. Mais malgré cette mobilisation exceptionnelle, le président du MR continue d’ignorer les souffrances de ces animaux, parfois élevés en cage et abattus à même le sol, sans la moindre considération pour leur bien-être.
Georges-Louis Bouchez, grande gueule sélective ?
Il suffit d’allumer une radio, de faire défiler son fil Facebook ou X (anciennement Twitter) pour y voir apparaître Georges-Louis Bouchez. Que ce soit sur la fiscalité, les trains, la N-VA ou la météo, Le président du Mouvement Réformateur a un avis sur tout, toujours tranché, toujours tonitruant. Près à en découdre verbalement ou physiquement, il revendique sa liberté de ton.
Mais sur les centaines de milliers de faisans et de canards colverts servant de cible pour une aristocratie en manque de sensations fortes, rien. Pas un mot. Pas un tweet. Pas un signe.
Pourquoi ce mutisme ? Peut-être parce que le sujet est moins populaire auprès de sa base électorale. Peut-être parce qu’il s’agit d’animaux qui ne sont ni mignons ni rentables politiquement. Peut-être aussi parce que, dans sa tête, le bien-être animal s’arrête aux chiens en laisse et aux photos Instagram avec Liloo.
Liloo, la vitrine d’une compassion sélective ?
Car oui, Liloo, c’est le petit chien blanc de Georges-Louis Bouchez. Régulièrement mis en avant dans les médias, souvent photographié au creux du bras de son maître. Un symbole d’attachement, de douceur. Une vitrine.
Mais l’amour des animaux ne s’arrête pas aux siens. On ne peut pas, d’un côté, se présenter comme sensible à la cause animale, et de l’autre fermer les yeux sur une pratique sanglante qui est encore tolérée au sein de propriétés privées.
Un faisan relâché au petit matin dans une propriété de chasse en Wallonie, pour être tué en plein vol, a-t-il moins de valeur que Liloo ?
La Flandre a interdit ces pratiques depuis 2014
Le président du MR est le premier à louer le pragmatisme flamand. À plusieurs reprises, il a salué la « modernité » du nord du pays. Or, ce même nord du pays a interdit dès 2014 les lâchers d’animaux pour la chasse, jugeant cette pratique contraire à toute forme de respect de l’animal.
Pourquoi ce qui est jugé contraire à l’éthique en Flandre serait-il encore toléré en Wallonie ?
Pourquoi le MR wallon reste-t-il attaché à une barbarie d’un autre temps ?
Ce que nous demandons à Georges-Louis Bouchez
Monsieur Bouchez, si vous êtes sincère dans votre attachement aux animaux, alors prenez position.
Votre silence n’est pas neutre. Il est complice.
Vous aimez les chiens ? Très bien. Alors montrez-nous que votre compassion ne s’arrête pas à ceux qui posent pour vos selfies.
Dites publiquement si vous trouvez normal que des animaux soient élevés dans des cages, puis relâchés dans des bois fermés pour être massacrés à coups de fusils.
Car c’est bien ce que vous défendez aujourd’hui, en refusant de condamner ces pratiques. Et si vous ne les défendez pas, alors il est urgent de le dire clairement.
Conclusion : l’heure de vérité
La politique, ce n’est pas que des phrases chocs et des caméras. C’est aussi des choix de société. Et dans ce dossier, le choix est simple : ou bien vous êtes du côté de ceux qui protègent les animaux, ou bien vous restez du côté de ceux qui détiennent qui massacrent des animaux sans défense.
Animals Protect continuera d’alerter l’opinion. Et si vous persistez à garder le silence, nous continuerons à parler. Car la voix des animaux doit être entendue, même lorsqu’elle dérange les puissants.