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Alors que des dizaines de milliers de citoyens réclament la fin des lâchers d’animaux élevés en cage pour être abattus lors de chasses de loisir, le silence du PTB interroge. Le parti, qui se veut proche du peuple, semble oublier les animaux et céder, lui aussi, face aux privilèges des riches.

Silence radio sur les faisans : quand le PTB ignore la chasse de loisir

Depuis plusieurs mois, la pétition lancée contre les lâchers massifs de faisans et de canards colverts, notamment à Lasne, a recueilli plus de 30 796 signatures. Elle dénonce une pratique cruelle : des oiseaux élevés en captivité sont importés de France, de Pologne ou d’Hollande afin d’être relâchés artificiellement dans la nature, quelques jours avant l’ouverture de la chasse. Ces oiseaux nés en captivité, qui n’ont pas peur des humains, qui ne fuient pas, serviront de cibles faciles à des tireurs fortunés. Selon l’Afsca, entre 2020 et 2024, ce sont plus de 1.350.000 faisans et canards colverts qui ont été importés dans le cadre de ces chasses de « loisirs » ; des oiseaux qui seront tirés comme à la foire. Celui qui aura abattu le plus de faisans et de canards colvert recevra certainement un trophée et une bouteille de champagne.

Malgré l’horreur de ces pratiques moyenâgeuses et l’indignation croissante de la population, le PTB ne réagit pas.

Ce mutisme surprend. Le Parti du Travail de Belgique se revendique comme la voix des sans-voix, des opprimés, des oubliés du système. Mais quand il s’agit de protéger les plus vulnérables d’entre tous : les animaux qui sont les victimes d’une violence organisée des chasseurs du dimanche, c’est le silence absolu. Aucune prise de position publique. Aucune réponse aux courriels envoyés par Animals Protect. Aucune mention dans leur programme visible.

Raoul Hedebouw, proche du peuple… mais loin des animaux ?

Raoul Hedebouw, président du PTB, est très actif sur les réseaux sociaux. Il s’exprime régulièrement sur des sujets sociaux, économiques, écologiques. Il prend la défense des travailleurs, des pensionnés, des familles précarisées. Mais jamais un mot pour les animaux chassés, jamais une critique de la chasse de loisir, pourtant dénoncée par une grande partie de la population.

On pourrait penser que la chasse est un sport de riches. Et c’est bien le cas dans les régions concernées : Lasne, Ardennes, domaines privés. Pourtant, le PTB semble hésiter à critiquer ces pratiques. Par peur de heurter certains amis chasseurs ? Par méconnaissance du sujet ? Ou par indifférence ?

En refusant de s’engager contre cette forme de maltraitance, le PTB laisse le terrain libre aux lobbys de la chasse, bien implantés en Wallonie. Une position incohérente pour un parti qui prétend vouloir bousculer les privilèges.