Malgré un document accablant émanant de l’AFSCA, les responsables politiques belges détournent le regard. À travers ce rapport interne, ce ne sont pas seulement des chiffres qui parlent, mais la preuve d’un système organisé de mise à mort d’animaux, orchestré loin des regards citoyens.

Des chiffres accablants tenus à l’écart du public

Un document transmis par l’AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire) – non destiné à être publié – révèle une réalité glaçante : entre 2020 et 2024, plus de 1.350.000 oiseaux ont été importés vivants en Belgique pour alimenter les chasses privées, en particulier dans les provinces wallonnes. Parmi eux, près de 290.000 pour le seul Brabant wallon. Il s’agit majoritairement de faisans et de canards colverts, souvent relâchés dans la nature quelques jours ou heures avant d’être abattus.

Cette pratique, à peine déguisée, transforme des territoires boisés en terrains d’abattage privatisés, au service d’un petit cercle de chasseurs triés sur le volet. Loin des récits folkloriques d’une chasse traditionnelle ou durable, il s’agit ici d’une industrie opaque, qui nie la moindre éthique envers le vivant.

Silence politique, complicité assumée ?

Ce document, bien que partagé avec certaines autorités locales ou régionales, n’a entraîné aucune réaction officielle. Aucune déclaration, aucun engagement, aucun plan d’action. Ni du ministre du Bien-être animal, ni des bourgmestres concernés, ni des présidents de partis qui se disaient pourtant favorables à l’interdiction de ces pratiques.

En 2023, le président du MR Georges-Louis Bouchez se déclarait contre les lâchers massifs à des fins de tir. Willy Borsus, qui s’exprimait sur le sujet, jugeait ces pratiques « inacceptables ». Pourtant, aucune mesure concrète n’a été prise depuis. Et aujourd’hui, pas une seule réponse n’est envoyée aux citoyens qui interpellent ces élus sur la base du rapport de l’AFSCA.

Une chasse interdite en Flandre, mais toujours tolérée en Wallonie

Ironie politique : ces lâchers d’animaux pour le tir sont interdits en Flandre depuis 2014. Pourquoi la Wallonie s’obstine-t-elle à les tolérer ? Pourquoi ce double standard régional ?

Les autorités invoquent parfois un « repeuplement », un mot creux derrière lequel se cache la réalité : des lâchers massifs organisés uniquement pour servir de cibles à des chasseurs. Ces oiseaux, élevés en captivité, sont inadaptés à la vie sauvage et finissent abattus ou meurent de stress, de faim ou de prédation.

Le vrai danger : l’indifférence politique

Au-delà de la souffrance animale, c’est aussi la sécurité publique qui est mise en péril. De nombreuses plaintes font état de plombs retrouvés sur les toits, dans les jardins, près des sentiers de promenade. Dans certaines communes, les tirs ont lieu à proximité immédiate de maisons. Aucune signalisation. Aucune transparence. Aucune volonté d’encadrer.

Et malgré cela, rien ne bouge. Pas même lorsque 28 700 citoyens signent une pétition contre ces pratiques. Ce silence en dit long sur les priorités politiques actuelles.

Une démocratie à deux vitesses ?

Comment expliquer qu’un tel document officiel, issu d’un organisme fédéral comme l’AFSCA, soit ignoré par les élus ? Est-ce par peur d’affronter un lobby de chasse encore influent ? Est-ce par indifférence ? Ou pire : par consentement silencieux ?

Ce qui est certain, c’est que les citoyens, eux, voient clair. Ils savent que le vrai pouvoir réside dans l’action collective, dans la pression publique, dans les témoignages, les photos, les vidéos, les pétitions. Ils savent que chaque faisan importé, chaque canard relâché, est une vie sacrifiée pour le plaisir d’une minorité.

Agissons, maintenant

Animals Protect appelle tous les citoyens à partager massivement ces informations, à interpeller leurs représentants, à signer la pétition et à exiger l’interdiction immédiate des lâchers d’animaux à des fins de chasse.

Cette attitude soulève la question : complicité passive ou appartenance active au bloc cynégétique ?

Le combat ne fait que commencer

Chez Animals Protect, on appelle haut et fort :

  1. À interdire immédiatement les importations d’animaux pour la chasse privée.
  2. À rendre toutes les chasses transparentes, y compris les petites.
  3. À mettre en place des contrôles rigoureux, des sanctions pour les abus, et un signalement public obligatoire.
  4. À inclure ce sujet dans la Déclaration de Politique Régionale, pour que les mots s’accompagnent d’actes.

En résumé

Données clésRéalité actuelle
Importations officielles1 350 000 oiseaux importés entre 2020 et 2024
Mobilisation citoyenne+ de 28 700 signatures à une pétition
Déclarations politiquesTous les partis opposés aux lâchers – mais aucun acte concret réalisé
Sécurité publique compromiseDes plombs dans les jardins, absence d’information sur les chasses
Comparaison avec la FlandreInterdiction depuis 2014 – la Wallonie n’a pas encore franchi le pas

Conclusion

Les élus sont alertés. La population est mobilisée. Les données existent. Pourquoi ce vide politique ?

Ce silence s’apparente à une relève de la faute morale et démocratique, au profit de pratiques cynégétiques encadrées, tolérées et protégées.

Animals Protect réclame des actes forts, dès maintenant.